Chroniques Cérébrales
Les Chroniques Cérébrales sont un espace dédié à la libre expression d’écriture. Comme son nom l’indique, elles permettent d’évacuer, d’analyser, de crier, de rire, de pleurer, bref de vivre et de supporter l’actualité quelle qu’elle soit, petite ou grande, locale ou mondiale, connue ou méconnue, tendre ou violente et où qu’elle soit d’Est en Ouest, du Nord au Sud dans le respect de l’Autre, c'est-à-dire dans le respect de notre mutuelle humanité.
J’ai choisi la versification classique pour certaines, d’autres seront en vers libres ou en proses.
Gaies, tristes, satiriques, humanistes, politiques, gratuites ou désœuvrées, ces chroniques cérébrales se veulent le reflet de nos pouvoirs et de nos impuissances.
La forme des Chroniques Cérébrales est libre, le fond aussi.
"Chroniques : 01" du 6 septembre 2015 au 18 novembre 2015
Lui : L’Humanité
Vendredi 4 septembre 2015
Alors que les fracas viennent de nos silences
Devant des barbelés écartelant la terre
La Nature étonnée contemple l’indécence
De l’Humain satisfait de la mort de son frère.
Caen est toujours là, enfoui dans la poussière
Celle des grandes villes aux cœurs civilisés
Qui pensent la grandeur et sèment la misère
Au nom toujours flatteur des rentabilités
Depuis la nuit des temps, océans et rivières
Déroulent leur roulis, débattent leurs ébats
Pour que renaissent encore aux sources de la terre
Des profusions de vie, de couleurs et d’éclats
Seul, les pieds enracinés aux sèves asséchées
Seul, le regard planté dans un ciel suintant
Seul, face à tous, enchainé, isolé, portant
A bout d’amour pourtant, toute une humanité,
( à suivre )
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Mardi 8 septembre 2015
IL est là, démesuré, offert et meurtri,
Les mains tendues au loin vers un soleil levant,
Comme pour conjurer et la haine et les cris
Qui bercent nos berceaux depuis les cieux naissants.
Son souffle est suspendu et ses yeux sont noyés
Sous les sillons sanglants qui recouvrent la terre,
Son cœur est déchiré aux pics des barbelés
Qui enserrent les voix et fixent les frontières.
IL ne parle jamais, ou si peu, qu’on n’entend
Qu’un murmure jeté qui flotte dans le vent
Semant des mots salés contre des mets salauds :
Le cri des affamés que nous renvoient nos rots.
IL est là, dans l’attente alourdie de lenteur,
Tout imbibé d’espoir et de force emmêlés,
Écorché jusqu’aux os quand cet Autre se meurt
Et qu’on lui dit : « Tais-toi, tu n’y peux rien changer ».
( à suivre…)
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Samedi 19 septembre 2015
Que faire, que dire, que croire, que penser et surtout
Qu’être en tant qu’être humain sur ce sol insensé
Qui donne ou qui reprend la raison à des fous
Alors qu’on vient mourir au pied de nos télés.
IL regarde ses mains qui voudraient tant donner
Lui qui vit bien planté dans sa démocratie
Qui démocrate rien que des mots galvaudés,
Des mots dégoulinants d’un rien plein de mépris.
IL est là, impuissant dans son vouloir immense,
Dans ses désirs rêvant d’un monde égalitaire
Où partout règneraient la paix et la décence
Loin des fracas meurtris des affres de la guerre,
Un monde qui saurait nourrir et abreuver
Hommes, femmes et enfants de tous les continents
Quelles que soient les couleurs, quelles que soient les idées
Un monde de respect qui porte le Vivant.
( à suivre… )
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Jeudi 01 octobre 2015
Que faire, au nom des hommes puisque les dieux nous tuent ?
(Du moins ces dieux mesquins qui ne tolèrent rien,
Et qui naissent toujours entre vice et vertu
Dans des cerveaux malsains et dans des cœurs éteints.)
Faire grandir l’espoir et susciter l’envie
De comprendre la terre, de comprendre l’Humain ?
Devenir moins brutal et entendre les bruits
Qui murmurent Je Suis au tout premier matin ?
Et à défaut de faire que faudrait-il défaire ?
Car la liste est bien longue et le temps est si court
Pour arracher l’ivraie de tous nos cimetières
Et apposer le vrai aux cimes de l’amour
Il y a tant de mots arrachés au néant
Qui restent, dévastés, au fond de nos gosiers
Il y a tant de gestes arrachés au présent
Qui restent, mutilés, au fond de nos pensées,
( à suivre… )
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Mardi 13 octobre 2015
Il y a tant de temps, il y a tant de tant
Que nos voix se craquellent et nos sourires ont peur
On voudrait tout changer de l’automne au printemps
Et l’on reste figé sans la moindre couleur.
On regarde les lois défenestrer nos droits,
On assiste impuissant aux règnes des puissants
Qui cloisonnent nos vies et régentent nos pas
Sur des lits d’initiés où notre temps se vend.
Nouveau gueux installé au sein de l’opulence,
Coupable d’exister quand ses frères agonisent,
Coupable d’afficher la moindre différence
Face aux globalités qui gouvernent et divisent.
Faut-il que Germinal renaisse de ses cendres ?
Et qu’en juste retour de tant de sang versé,
L’humain doive toujours, pour mieux se faire entendre
Monter des barricades avec le poing dressé ?
(A suivre)
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Jeudi 29 octobre 2015
Faut-il blinder son cœur et son intelligence
Et laisser la colère exploser au grand jour ?
Faut-il brandir l’épée d’une autre intolérance
Devenir mécréant et bourreau à son tour ?
Faut-il prendre les armes, redevenir Arès
Redevenir guerrier, redevenir païen ?
Faut-il jeter Gandhi et re-tuer Jaurès
Pour qu’un semblant d’espoir renaisse de nos mains ?
C’est là, au croisement de ces mondes impies
Entre les cris du cœur et les caillots de sang
Qu’il se trouve à l’instant, qu’il se trouve aujourd’hui
Tel un rocher posé sur la cime d’un Temps.
Un temps tout révolu, un temps tant fatigué
Par de vieilles manies, de sombres habitudes
Où les seigneurs nantis venaient tout en-saigner
Sur nos contrées meurtries et sur nos serf-vitudes.
(A suivre)
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Lundi 2 novembre 2015
Il est là et il sait qu’un vieux monde se meurt,
Qu’un nouveau jaillira des entrailles meurtries
Tout comme nous naissons entre feu et sueur
Pour trouver par le Deux l’unité de la Vie.
Lui, toi, moi, il et elle, posés en apogée,
« Échevelés, livides au milieu des tempêtes »*
Toujours seuls à crever comme un rêve abrogé
Qui lance vers les cieux des paroles muettes,
Et pleure, à l’arraché, tant de regards ratés,
Tant de sourires vains cherchant une âme sœur,
Tant de Vouloir gâché par un pouvoir figé
Et par des solutions au devenir menteur.
Il est là et il sait que la Terre doit vivre
En tournant autrement, en visant le Vivant,
Que le fer et l’argent devront un jour s’unir
Pour que l’Or étincelle sur l’alchimie du Temps.
*Vers tiré de « La légende des siècles » de Victor Hugo.
(A suivre)
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Mercredi 18 novembre 2015
Oui, nous tous, nous voulons que ce monde arrondi
Soudé par ses Savoirs et par ses découvertes
Devienne le terrain d’un nouveau jeu inscrit
Sur l’azur et l’éther des galaxies offertes.
Nous voulons, nous pouvons, nous savons, nous pensons,
Nous sommes déjà prêts malgré les sangs versés,
Car un seul corps régit le fond de nos actions
Et un seul cœur régit le fond de nos pensées.
Au-delà des semblants de toutes nos cultures
Nous sommes déjà là depuis des millénaires,
Entre les mots d’amour et les cris de parjure,
A attendre d’atteindre le tout dernier mystère.
Regarde, vois, entends et surprends dans l’espace :
La souffrance de tous est marquée dans ta chair,
Nous sommes, tous, le prix de la matière en marche
Et chacun porte en lui l’Humanité entière.
FIN
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